Patrice Sarda : Cinq ans de prison ferme pour un ancien promoteur immobilier véreux de Phuket

Le tribunal de Bergerac a condamné mardi 18 novembre un promoteur immobilier français à cinq ans de prison ferme pour avoir escroqué huit couples de retraités de près de 3 millions d’euros sur de faux projets de villas paradisiaques en Thaïlande.

Le rêve d’une retraite idyllique sous les tropiques s’est transformé en cauchemar pour huit couples de retraités français, dont un originaire de Bergerac en Dordogne. Le 18 novembre 2025, le tribunal correctionnel de Bergerac a rendu son verdict dans cette affaire d’escroquerie immobilière, jugée en l’absence de l’accusé le 21 octobre précédent.

Le coupable, le promoteur Patrice Sarda, âgé de 59 ans, a été reconnu coupable d’escroquerie, d’abus de confiance et de blanchiment d’argent. Il écope de cinq ans de prison ferme, d’une amende de 350 000 euros et d’un mandat d’arrêt international a été émis. En cavale depuis six ans, depuis la rupture de son bracelet électronique en 2018, l’homme multirécidiviste (condamné à 20 reprises auparavant) reste introuvable

Les faits remontent à la période 2014-2018. Basé à Phuket, l’île thaïlandaise aux plages paradisiaques, Patrice Sarda, alors membre de l’UFE de Phuket, avait convaincu ses victimes d’investir dans la construction de villas de luxe, promettant des rendements juteux et une vie de rêve au bord de la mer d’Andaman. Parmi elles, un couple de Bergeracois lui avait prêté plus de 300 000 euros pour s’associer au projet. Mais les chantiers n’ont jamais vu le jour : certains terrains étaient hypothéqués et saisis par les banques créancières, d’autres n’existaient que sur des rendus virtuels alléchants.

Les victimes, souvent des retraités cherchant à sécuriser leur avenir, se sont retrouvées flouées. Un chèque de banque émis par Sarda en garantie s’est révélé sans provision, et les plaintes se sont accumulées. Le préjudice total s’élève à environ 2,8 millions d’euros, couvrant les avances versées et les frais engagés.

« Mes clients n’ont eu que leurs yeux pour pleurer », avait plaidé Me Gajja-Benfeddoul, avocate des parties civiles, lors de l’audience d’octobre.

Le tribunal a accordé plusieurs centaines de milliers d’euros en dommages et intérêts pour préjudices matériels et moraux, ainsi que pour les frais d’avocat, aux huit familles lésées.

Cette affaire, qui avait déjà fait les gros titres en 2017 et 2018 avec des enquêtes en Thaïlande et en France, souligne les risques des investissements immobiliers à l’étranger. Patrice Sarda, qui opérait depuis Rawai au sud de Phuket avec un ensemble de 26 villas fantômes vendues entre 250 000 et 500 000 euros, avait déjà été poursuivi localement pour des faits similaires.

source & z.s

Vous souhaitez apporter une correction, un complément d’information, suggérer un article ou signaler une erreur, merci de le faire ici.
Vous avez repéré une faute d’orthographe, merci de nous la signaler en cliquant ici.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*