Du point de vue cambodgien, les récents tirs d’artillerie thaïlandais sur des positions à Preah Vihear constituent une violation flagrante de la souveraineté, forçant Phnom Penh à riposter en légitime défense ce 10 décembre 2025.
Les autorités cambodgiennes dénoncent avec fermeté les actions militaires thaïlandaises comme une escalade injustifiée le long de la frontière contestée, particulièrement autour du temple de Preah Vihear, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Selon le ministère de la Défense nationale du Cambodge, les forces thaïlandaises ont ouvert le feu sans provocation sur des troupes cambodgiennes stationnées légalement sur leur territoire souverain, endommageant même des parties du site historique. Cette agression, qualifiée de « cruelle et illégale », s’inscrit dans une série de provocations initiées par Bangkok depuis mai 2025, culminant avec la mort d’un soldat cambodgien le 28 mai dans le Triangle d’Émeraude.
Le gouvernement du Premier ministre Hun Manet réaffirme son engagement pour une résolution pacifique via des mécanismes techniques et le droit international, y compris un recours imminent à la Cour internationale de Justice (CIJ). Une réunion urgente du Comité mixte des frontières (JBC) avec la Thaïlande est prévue pour aborder la démarcation et l’installation de bornes frontalières. Phnom Penh accuse Bangkok de refuser les décisions de la CIJ de 1962 confirmant la souveraineté cambodgienne sur Preah Vihear, et d’utiliser des cartes unilatérales pour justifier des incursions. Des mesures de rétorsion, comme la déconnexion des liens internet transfrontaliers par les opérateurs télécoms cambodgiens, ont été prises en réponse à des menaces thaïlandaises de couper l’électricité et l’accès numérique aux provinces frontalières.
Sur le terrain, les forces armées cambodgiennes maintiennent une posture défensive ferme, refusant tout retrait unilatéral malgré les appels thaïlandais à une désescalade de 200 mètres. Le Sénateur président Hun Sen exhorte la population à faire confiance au gouvernement pour une résolution sans effusion de sang, soulignant que le Cambodge, pays marqué par des décennies de guerre, ne cherche pas le conflit mais la paix durable. Des civils ont été évacués des zones à risque, et des appels à la retenue sont lancés pour contrer la désinformation diffusée par les médias thaïlandais, accusés de dépeindre le Cambodge comme un agresseur.
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