Dans la nuit du 10 au 11 décembre 2025, les tensions frontalières s’intensifient avec des arrestations de suspects d’espionnage, une frappe aérienne thaïlandaise sur un casino cambodgien et l’évacuation de soldats blessés, portant le bilan à sept morts côté thaïlandais.
Les autorités thaïlandaises ont intensifié leurs mesures de sécurité le long de la frontière avec le Cambodge dans les provinces de Ubon Ratchathani et de Surin, avec plusieurs arrestations de personnes suspectées d’espionnage entre le 8 et le 10 décembre 2025. Selon le Général Chayapruk Duangprapat, secrétaire général du Commandement de la sécurité intérieure (ISOC), ces individus présentaient des comportements suspects : présence près des bases militaires, possession de multiples téléphones portables ou d’objets d’origine cambodgienne sans explication claire, et incapacité à justifier leur itinéraire ou leur objectif. Tous ont été placés en détention pour vérification, dans un contexte de risques accrus pour la sécurité nationale. L’ISOC appelle les civils à signaler toute activité anormale, comme des photographies de zones sensibles ou des véhicules suspects.
Du point de vue cambodgien, ces arrestations sont qualifiées de « prétexte fabriqué » par le ministère de la Défense de Phnom Penh, qui dénonce une escalade injustifiée de la part de Bangkok pour justifier des agressions futures. Le porte-parole Maly Socheata insiste sur le respect des accords de cessez-le-feu, soulignant que le Cambodge privilégie les mécanismes techniques et le droit international, comme un recours à la Cour internationale de Justice (CIJ), plutôt que la force armée.
Parallèlement, dans la nuit du 10 décembre 2025, l’aviation thaïlandaise a lancé une opération précise contre un casino dans le quartier de Chup Koki, district de Banteay Ampil, province d’Otdar Meanchey au Cambodge, en face du poste frontalier de Chong Sattaku à Buriram. Des chasseurs F-16 de la Royal Thai Air Force ont largué des bombes à haute explosivité sur l’établissement, décrit par l’armée thaïlandaise comme une base militaire cambodgienne utilisée pour lancer des drones kamikazes, stocker des armes lourdes et ravitailler des lance-roquettes BM-21.
L’artillerie thaïlandaise a simultanément visé un dépôt de carburant adjacent. Selon le porte-parole de l’armée de l’air Chakkrit Thammawichai, ces frappes visent à neutraliser des menaces directes contre les civils et les troupes thaïlandaises, sans dommages collatéraux rapportés.
#Thailand / #Cambodia 🇹🇭🇰🇭: “Royal Thai Army” launched night-time artillery strikes on Cambodian Army positions on the border.
The attacks were carried out with possible #USA-made 🇺🇸 155mm M198 towed howitzers (or similar field guns / artilleries). pic.twitter.com/JSfBrf4ete
— War Noir (@war_noir) December 11, 2025
« L’Armée royale thaïlandaise » lance des frappes d’artillerie nocturnes sur les positions de l’armée cambodgienne à la frontière. Les attaques ont été menées avec des obusiers remorqués de 155 mm M198 de 155 mm fabriqués aux USA.
Les autorités cambodgiennes condamnent vigoureusement cette frappe comme une « violation inhumaine » du cessez-le-feu d’octobre 2025, négocié sous l’égide de Donald Trump. Le ministère de la Défense accuse les F-16 thaïlandais d’avoir pénétré l’espace aérien cambodgien et d’avoir touché des zones civiles, causant des pertes non précisées. Hun Manet, Premier ministre, réaffirme une posture défensive et appelle à une médiation internationale via l’ASEAN et la Malaisie, tout en niant toute utilisation militaire du casino.
#Thailand / #Cambodia 🇹🇭🇰🇭: Thai Forces captured a Hill from the Cambodian Army on the border.
The Thai unit is seemingly armed with 5.56x45mm #NATO “Type 11” (ปลย.11) assault rifles —locally made HK33E clones. pic.twitter.com/xew3NmHJ1G
— War Noir (@war_noir) December 11, 2025
Les forces thaïlandaises ont capturé une colline à l’armée cambodgienne à la frontière. L’unité thaïlandaise semble armée de fusils d’assaut 5,56×45 mm « Type 11 » — des clones locaux du HK33E
Sur le front humanitaire, à 20h30 le 10 décembre 2025, une équipe de secouristes de Nakhon Ratchasima a évacué six soldats thaïlandais blessés lors d’affrontements intenses, de l’hôpital de Prasat à Surin vers l’hôpital militaire du Camp Suranaree. Blessés par des explosions et des éclats d’obus, ils ont été transportés en convoi d’ambulances sous escorte, sous les vivats de civils brandissant le drapeau thaïlandais. Les familles attendent des nouvelles, tandis que les médecins évaluent des blessures variées, sans menace vitale immédiate. Cette opération souligne la proximité des combats avec les zones habitées, avec plus de 500 000 évacuations cumulées des deux côtés de la frontière.
Le bilan humain s’alourdit : sept soldats thaïlandais ont péri depuis le 7 décembre 2025, dont deux dans la nuit du 10 décembre aux fronts de Phu Makhuea et Bung Takuan-Ban Klong Phaeng dans le district de Ta Phraya. Parmi eux, le sergent-chef Ananda Udom du Régiment d’infanterie 16, Bataillon 3, tué par un barrage d’artillerie, et le soldat Thanarat Chandrapatad du Régiment 112, Bataillon 3, abattu par une mitrailleuse lourde. Côté cambodgien, sept civils sont confirmés morts, avec 20 blessés.
Les affrontements, sont désormais étendus sur 16 fronts, impliquent drones, tanks et roquettes, malgré les appels à la désescalade de Donald Trump et de l’ASEAN.
Ces événements de la nuit et du petit matin illustrent une détérioration rapide, avec des implications géopolitiques majeures. La Thaïlande maintient une vigilance accrue, tandis que le Cambodge prépare un recours à la CIJ. Les civils paient le prix fort, dans un conflit ravivé par des différends ancestraux sur 800 km de frontière.
Sources : 🇹🇭 source 1, source 2, source 3, source 4 | 🇰🇭 source 1


















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