Un couple arrêté pour infanticide à Khon Kaen, illustrant le deux poids, deux mesures en Thaïlande

Un couple arrêté à Khon Kaen pour avoir brûlé un nouveau-né dans un four à charbon, affirmant que l’enfant était déjà mort. Les charges pesant sur eux sont lourdes, selon les autorités.

Cette histoire devrait tous nous interpeller. Elle met en lumière la détresse de nombreuses familles trop pauvres, parfois illettrées, qui, ignorant la contraception, se retrouvent confrontées à une nouvelle bouche à nourrir. Désemparées, ces personnes commettent parfois l’impensable en se débarrassant de cet être que le destin a placé sur leur chemin. C’est alors une double peine, car l’avortement est interdit dans le pays et les sanctions sont très sévères.

Évidemment, celles qui en ont les moyens, souvent des bourgeoises des centres-villes, peuvent recourir aux nombreux lieux d’avortement illégaux, parfois pratiqués dans des conditions moyenâgeuses, notamment sur Koh Samui (avec la complaisance des autorités qui ferment les yeux). Certaines vont même jusqu’à tirer un revenu calculé au poids du « produit », vendu ensuite pour la médecine chinoise ou pour le rituel -occulte- de l’amulette « Kuman Thong ». Le cas suivant illustre parfaitement le deux poids, deux mesures en Thaïlande à ce sujet :

Le 20 août 2025, la police de Ban Fang (dans la région de Khon Kaen), dirigée par le colonel Koraphop Netthaisong, superintendant, a arrêté Phongsathorn (surnom : Ple), 30 ans, et Panadda (surnom : Prae), 33 ans, pour avoir brûlé le corps d’un nouveau-né dans un four à charbon dans un champ de canne à sucre à Ban Hin Hao, sous-district de Non Khong.

Le 16 août, le propriétaire du terrain a découvert le corps du bébé, brûlé à 70 %. Les suspects ont reconstitué leur acte lors de leur confession, révélant avoir transporté le corps depuis un logement à Khon Kaen jusqu’au four vers 15h00, où ils l’ont incendié avec de l’essence.

Phongsathorn a déclaré avoir trouvé Panadda inconsciente dans leur chambre, avec une trace de sang menant à la salle de bain et le nouveau-né mort sur le lit. Malgré ses objections, Panadda aurait insisté pour détruire le corps. […] Après l’incinération, ils ont fui, Panadda se rendant à Nong Ruea et Phongsathorn à Chum Phae, avant d’être localisés par la police. Panadda, affaiblie par une perte de sang excessive, a été hospitalisée.

Selon la police, les preuves contredisent leurs déclarations. Le bébé, né depuis 2 à 5 jours avec le cordon ombilical intact, avait déjà digéré du lait et présentait des blessures indiquant un impact violent à l’arrière du crâne. La police rejette l’affirmation de Panadda selon laquelle elle se serait évanouie sur l’enfant et poursuit son interrogatoire, suspectant un acte délibéré.

Ils sont accusés de meurtre avec intention et de destruction de corps pour dissimuler la mort.

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