Nouveaux modèles de calcul pour prédire les épidémies de dengue hémorragique en Thaïlande

Photo : Pixnio

Des chercheurs ont utilisé des données démographiques, météorologiques et d’incidence de la dengue pour développer des modèles permettant de prédire les poussées de fièvre hémorragique de la dengue en Thaïlande.

La fièvre hémorragique (dengue hémorragique ou DHF) affecte entre 15 000 et 105 000 personnes par an en Thaïlande. Mais comme la distribution des cas de dengue hémorragique varie chaque année,  les stratégies de prévention et de traitement sont difficiles à mettre en oeuvre.

Dans cette étude, une équipe de chercheurs dirigée par Stephen A. Lauer et ses collègues de l’Université du Massachusetts à Amherst aux États-Unis ont utilisé des données démographiques, météorologiques et d’incidence de la dengue pour développer des modèles de prédiction de la DHF en Thaïlande. Les auteurs ont comparé les données de DHF observées et les prévisions de référence avec deux types de modèles, l’un basé sur des données météorologiques, d’incidence et de population « modèle WIP », et l’autre sur des données d’incidence seules.

Des fonctionnaires du ministère de la santé pulvérisent des produits chimiques pour tuer les moustiques dans un bidonville de la banlieue de Bangkok, le 13 mai 2005 / Photo d’archives

Les deux modèles ont été testés dans chacune des 76 provinces de la Thaïlande entre 2010 et 2014 (soit pour le calcul, l’équivalent de 380 provinces-années). Dans 217 des 380 provinces-années, les auteurs ont constaté que le modèle d’incidence seul reflétait mieux les données observée que le modèle WIP.

De plus, le modèle de l’incidence seul surpassait les prévisions de base dans 65% des années provinciales et pouvait classer les provinces en fonction du risque d’éclosion de l’épidémie. Dans les 13 régions sanitaires de la Thaïlande (telles que définies par le Ministère de la Santé publique de Thaïlande), le modèle d’incidence-seul a obtenu de meilleurs résultats dans 10 des 13 régions sanitaires contre seulement 2 pour le modèle WIP.

Ces résultats auront des implications pour les stratégies de santé publique visant à freiner la propagation des maladies infectieuses, selon les auteurs.

Il existe différentes formes de d’infection par la dengue. Même si elle est le plus souvent bénigne, la gravité est très variable selon les individus, allant des formes asymptomatiques (infection sans aucun symptôme) ou paucisymptomatiques (formes atténuées, avec des symptômes très discrets : fièvre, maux de tête, nausées, vomissements, douleurs articulaires et musculaires, éruptions cutanées) aux formes sévères (formes hémorragiques « DHF » ou avec syndrome de choc) pouvant mettre en la vie d’un individu en danger.

Selon l’OMS, deux milliards de personnes de plus pourraient être exposées au risque de transmission de la dengue d’ici les années 2080.

Sources : AsianScientist / Wikipedia / OMS & l.r

Vous souhaitez apporter une correction, un complément d’information, suggérer un article ou signaler une erreur, merci de le faire ici.
Vous avez repéré une faute d’orthographe, merci de nous la signaler en cliquant ici.