Le gouvernement thaïlandais accélère la création d’un Bureau des données pour intégrer AMLO et contrer l’évasion fiscale via crypto et or, avec un décret d’urgence qui sera publié en novembre.
Ekniti Nitithanprapas, vice-Premier ministre et ministre des Finances, a annoncé jeudi la mise en place imminente d’un Bureau des données nationales pour centraliser les informations financières et aligner la Thaïlande sur les standards de l’FATF (Groupe d’action financière).
Ce projet, validé par le Comité de liaison financière qu’il préside, vise à combler les failles exploitées par les réseaux criminels, profitant de la stabilité du système bancaire thaï et de la proximité avec des provinces voisines aux régulations laxistes. Les innovations comme les cryptomonnaies compliquent le suivi des flux, a expliqué M. Ekniti.
Le Bureau des données, opérationnel d’ici décembre 2025, agira comme hub central pour les enquêtes financières, la répression rapide et les échanges internationaux. Trois mécanismes clés : vérification d’identité (KYC/profilage) pour détecter les nominés fictifs ; analyse comportementale pour repérer les anomalies (ex. : flux suspects de touristes) ; et traçabilité des transactions via les banques et la Banque de Thaïlande (BOT).
Face à la durée limitée du gouvernement actuel (quatre mois), un décret d’urgence sera introduit pour autoriser la vérification d’identité et les échanges de données avec l’étranger, ciblant le blanchiment via achats d’or ou de voitures de luxe en crypto.
Le Comité de liaison financière unifie l’action des agences fragmentées comme la Police, le Département d’enquête spéciale (DSI) et l’Office anti-blanchiment (AMLO). AMLO, limitée sur les cryptos extraterritoriales, sera bientôt déployée pour une intégration totale. Des amendements législatifs accélérés viseront la propriété bénéficiaire et le partage de données, malgré les barrières du Code des revenus et de la Loi sur la protection des données personnelles (PDPA).
Sous la direction du Premier ministre Anutin Charnvirakul, le Comité national de prévention des crimes technologiques regroupe quatre sous-comités : répression, technologie, liaison financière (fermeture des failles) et relations publiques. « Le Premier ministre accorde pleine autorité aux groupes de travail ; personne ne sera protégé dans la lutte contre les crimes financiers », a insisté M. Ekniti.
Le groupe inclut représentants des ministères des Finances, du Commerce (DBD), de la Justice, AMLO, Douanes, Revenus, DSI, Police royale (CSD), BOT, SEC, associations bancaires, experts, et le directeur du Bureau de la politique fiscale comme secrétaire.
Le comité se réunira prochainement pour évaluer les failles légales, visant un système de surveillance financière global.
