Alors que le bilan dépasse les 135 morts et que des milliers de familles restent piégées, le district chief de Hat Yai a été suspendu pour absence totale pendant la crise, tandis que le maire « Paen » est accusé d’avoir minimisé le danger en affirmant « on gère ».
Le département de l’Administration provinciale a annoncé ce 27 novembre la suspension immédiate de M. Ek Yangaphaï na Songkhla, district chief de Hat Yai, pour « absence injustifiée » depuis le 22 novembre – jour où les inondations ont commencé à submerger la ville. Pendant cinq jours, il a été injoignable, empêchant toute coordination des secours. Pire : la NACC (commission anti-corruption) venait de le mettre en cause dans une affaire de détournement de fonds publics.

Le maire de Hat Yai, Narongphon na Phatthalung (surnommé « Paen »), est lui aussi dans la tourmente. Avant la catastrophe, il avait assuré publiquement « on tient le coup » et même retiré un drapeau d’alerte rouge hissé par des agents. Résultat : des habitants accusent la mairie d’avoir sous-estimé le danger, laissant des quartiers entiers sans évacuation préalable.
Sur les réseaux sociaux thaïlandais, la colère explose :
« Le district chief a disparu, le maire dit que tout va bien… et on a 100 morts ! »
« Paen, où es-tu quand Hat Yai coule ? »
Des vidéos montrent des sauveteurs en larmes : « Tout le monde va mourir, on n’a pas assez de moyens ! »
Le gouvernement central est également pointé du doigt pour sa réponse jugée « trop lente » : le Premier ministre Anutin Charnvirakul n’a annoncé l’état d’urgence qu’après cinq jours de chaos, et les renforts militaires n’arrivent que maintenant.
Avec un bilan provisoire de +135 morts, des milliers de maisons détruites et des pertes économiques estimées à plusieurs dizaines de milliards de bahts, cette catastrophe est déjà qualifiée de « pire depuis 2011 ».
Les habitants de Hat Yai, eux, n’attendent plus : ils s’organisent entre eux avec des bateaux privés et des collectes sur Facebook notamment depuis Koh Samui, pendant que les responsables se renvoient la balle.
Sources : Thai Post, Manager Online, Matichon, ถอดบทเรียนวิกฤติ

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